La convention citoyenne esquisse les premières pistes d'action
La convention citoyenne de Nantes s’est réunie les 22, 23 et 26 janvier pour sa troisième session. Elle a reçu quelques expert·es sur des thèmes complémentaires à ceux déjà travaillés en décembre. Les 80 citoyen·ne·s ont aussi commencé à préfigurer leur avis en dressant les premières pistes d’action.
Proposer une vision à long terme mais aussi interpeller les élu·e·s à court terme
Après 2 mois d’échanges, la convention citoyenne a accumulé de nombreuses analyses et propositions. Le temps est venu de les organiser “dans une grande armoire” selon l’image de Judith Ferrando de Missions Publiques, animatrice des échanges. Les 80 y ont très largement travaillé durant cette 3ème session. Ils ont aussi validé ensemble quelques grands principes. Ils souhaitent d’abord qu’une partie étoffée sur le vécu de la crise introduise leur travail, alors que cette crise covid se poursuit au-delà de ce qui était imaginé au départ. Ils veulent aussi veiller à proposer un avis métropolitain qui tienne bien compte de la variété des situations : selon la commune de résidence ou la situation sociale des habitants. Leur volonté d’interpeller les élu·e·s est également très forte : ils envisagent de faire des propositions à moyen et long terme comme le prévoit leur mandat citoyen, mais aussi de poser des exigences à court terme, dès lors que la crise se prolonge.
“Votre expertise individuelle s’est transformée en expertise collective”
“Une session charnière, sous le signe du doute et de la perplexité“. C’est avec ces mots que Monique Boutrand, l’une des 4 garant·e·s. de la convention a résumé l’ambiance de la troisième session. L’absence d’horizon quant à la sortie de crise ne facilite pas le contexte dans lequel les citoyen·ne·s doivent produire leur diagnostic et préconisations pour l’après Covid.
Alors qu’ils travaillent toujours en visio-conférence, l’entrée dans le “dur” – la rédaction de l’avis citoyen – amène aussi “une perplexité normale dans les démarches de ce type lorsque l’on passe de la phase diagnostic à la rédaction des préconisations,” selon Gilles Pinson, autre garant de la convention. Ce dernier a tenu à rassurer les participants : “Votre expertise individuelle s’est transformée en expertise collective au fil des discussions. Elle est partielle certes mais c’est le propre de toute décision : vous n’êtes pas obligés de couvrir tous les pans de la vie institutionnelle”. Sandrine Rui, également garante, les a incité à “prendre le pouvoir sur la plume pour bien choisir les mots avec lesquels vous voulez dire les choses”.
Des expert·e·s auditionné·e·s pour compléter le paysage dressé en décembre
Les citoyen·ne·s ont également auditionné 8 nouveaux expert·e·s sur des thèmes non abordés lors des speed-dating de la deuxième session. Magali Keppy-Ménage du centre socio-culturel de Bouguenais, et Muriel Soulas-Maestre du centre socio-culturel ACCOORD de la Boissière, sont venues témoigner des nouvelles formes d’engagement citoyen et de la place des habitants. David Milbéo, du réseau Culture Bar Bars et Loïc Breteau de l’Association culturelle de l’été ont évoqué l’état du secteur culturel et de la vie nocturne, non reconnus comme activités essentielles mais pourtant majeurs en termes de lien social. Patricia Saraux, directrice de la santé publique de Nantes Métropole, a échangé sur les possibilités d’améliorer la santé des habitants sans être sur le volet soin, qui reste une compétence de l’Etat. Enfin, la psychosociologue Joëlle Bordet et Simon Oliveau de l’Interasso de Nantes, ont dialogué à propos des jeunes, s’interrogeant sur l’idée de “jeunesse sacrifiée” dans cette crise covid.
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Les expert·e·s auditionné·e·s
La gazette
Retour sur la troisième session de travail de la Convention citoyenne de Nantes avec la deuxième gazette de la convention. Cette synthèse des travaux réalisés par les membres les 22, 23 et 26 novembre 2020 a été rédigée par Missions Publiques.