3 questions à Monique Boutrand, garante de la convention citoyenne
Monique Boutrand est retraitée, membre du Conseil de développement de Nantes Métropole.
Elle est l’une des 4 garants de la Convention citoyenne métropolitaine de Nantes « Vécus de crise et aspirations pour demain », chargés de vérifier que la démarche se déroule en toute indépendance et dans de bonnes conditions. Elle répond à nos questions, à quelques jours de la première rencontre des 80 citoyens mobilisés pour cette convention.
Qu’est-ce qui vous a incité à répondre positivement à cette mission de garante ?
A vrai dire, je ne sais pas encore tout à fait dans quoi je m’embarque ! Mais ce qui est sûr, c’est que j’apprécie beaucoup ces temps de participation citoyenne, il faudrait les démultiplier. Le tirage au sort, je trouve ça tout simplement génial ! J’ai eu la chance d’être tirée au sort pour le comité citoyen du grand débat Loire en 2014 et j’ai vécu l’expérience de l’intérieur. J’ai été bluffée de voir comment les gens progressent dans la réflexion, montent en compétence. Le tirage au sort donne la parole à des gens qui n’ont pas tous l’habitude de s’asseoir à une table pour débattre. Au départ, on arrive parfois avec des idées toutes faites. En discutant, on évolue, on réfléchit différemment. Tout au long de mon parcours personnel, je me suis engagée dans ce qui concourt à rendre la décision plus collective. Alors, pourquoi ne pas accompagner cette nouvelle aventure comme témoin ?
A quoi serez-vous particulièrement attentive dans cette position de garante ?
Je ne suis pas chercheuse comme mes autres collègues garants, j’ai fait toute ma carrière professionnelle en coordination d’équipes dans des collectivités territoriales. J’observerai donc la convention avec mon expérience professionnelle, syndicale et associative : j’ai notamment beaucoup appris de ma participation au Conseil économique, social et environnemental (CESE*) où débattent des gens de tendances et de postures très diverses. Dans un groupe, il y a des toujours des leaders qui émergent, mais aussi des gens plus discrets. Ce qui est important, c’est bien que tous les points de vue s’expriment : chacun devra trouver sa place.
Avez-vous un message à faire passer aux 80 citoyens qui commencent leurs échanges ?
Surtout, il ne faut pas se censurer : toutes les idées sont bonnes et toutes les expériences individuelles ont une valeur. C’est cette diversité qui permettra d’aller plus loin ensemble.
* Le CESE est une assemblée consultative nationale, qui regroupe des représentants de la société : acteurs économiques, syndicaux, associations, structures de protection de l’environnement… Il rédige des avis consultatifs sur l’élaboration des lois et l’orientation des politiques publiques.