Convention citoyenne : une première session très dense
La première session de la convention citoyenne de Nantes s’est tenue les 13, 14 et 17 novembre. Réunis à distance en visio-conférence, les 80 membres ont débuté leurs travaux sur la crise Covid-19. Retour sur les temps forts de cette session.
2026 en mode cauchemar post-covid ? Voilà le tableau imaginé par quelques membres de la convention citoyenne de Nantes “Les parcs sont devenus payants, seuls les plus riches ont accès à la culture et au sport. Les écoles ont fermé : l’enseignement se fait à distance en cours privé. Sans formation, les jeunes sont mis au ban de la société. Le centre-ville de Nantes a perdu ses boutiques : on achète sur le web. Au CHU, il y a des espaces VIP, l’accès aux soins n’est plus le même pour tous. Les libertés sont restreintes, le confinement est quasi permanent et la technologie a envahi nos vies. Les rues sont désertes, les habitants ne savent même plus ce qu’il se passe autour de chez eux !”
Rêver ou cauchemarder le futur pour repérer ce à quoi l’on tient
Cet exercice ludique de projection dans le futur a été un temps fort de la première session de la convention citoyenne ; il a suivi un temps d’échange sur le vécu de crise et une présentation de la grande enquête. La moitié des participant·e·s a cauchemardé de vrais décors de “film-catastrophe”, l’autre moitié se projetant dans une Nantes rêvée en 2026 : “Solidaire, recentrée autour de l’humain, où l’on consomme moins et mieux. Un territoire où le travail ne prend pas tout notre temps, où la quête de performance a été revue à la baisse, où le système de santé est solide avec des unités de gestion de crise efficaces. Les commerces de proximité sont nombreux, les services publics plus présents, les rues végétalisées et il y a du logement pour tous.” Ces visions du futur ont révélé à quoi tiennent les 80 de la convention : la solidarité, l’éducation, le lien entre personnes, l’environnement, la citoyenneté…
Discuter des préoccupations citoyennes avec les experts et garants
Ces préoccupations communes, le designer Jacky Foucher les a mises en regard de la synthèse graphique qu’il a réalisée à partir d’une veille documentaire des services de Nantes Métropole sur la base de 600 articles parus lors du premier confinement. “Dans vos futurs, je trouve que la nature reste un objet d’agrément alors que la crise a révélé le besoin que l’homme ré-intègre le monde du vivant. Vos scénarios parlent aussi beaucoup de libertés individuelles : est-ce qu’elle ne vont pas vite buter sur les limites que pose la crise climatique ?” Les garant·e·s de la convention, qui ont observé attentivement la session, ont aussi apporté leur regard extérieur. Elvire Bornand a encouragé chacun “à passer du “on” au “moi, je” : pour être une mini-société représentative, il faut que chacun parle de soi à un moment”. Sandrine Rui a invité à “creuser les tensions qui vous traversent : à la fois l’emploi et la décroissance, la liberté et la protection”. Quant à Gilles Pinson, il s’est dit “impressionné par l’expertise citoyenne. Mais ne restez pas à l’échelle nationale, c’est un exercice local : ne sous-estimez pas le pouvoir des institutions locales d’agir sur la crise !”
Exercer son mandat citoyen en toute liberté
Particulièrement à l’aise malgré le format numérique de cette première session, les citoyennes et citoyens ont aussi dialogué avec les élu·e·s métropolitains. “Nous vous confions les clés de la démarche, leur a indiqué Johanna Rolland, présidente de Nantes Métropole. Votre indépendance sera totale. Nous avons vraiment besoin de vous entendre sur tous les thèmes liés à la crise : santé, logement, économie, alimentation, lien entre les gens…” Ça tombe bien car les 80 sont toutes et tous très en attente d’être entendus. Pour élargir leur vision, le panel a souhaité proposer deux questions au grand public auxquelles chacun et chacune peut répondre jusqu’au 4 décembre. Leur prochain rendez-vous collectif est programmé au 26 novembre pour auditionner les premiers expert.e.s. Le rythme va continuer d’être dense !
Le mot des garant·e·s
Les 4 garant·e·s de la convention, Sandrine Rui, Monique Boutrand, Sandrine Rui, Gilles Pinson, Elvire Bornand, partagent leurs impressions suite à la première session de travail.
La gazette de la convention
Retour sur la première session de travail de la Convention citoyenne de Nantes avec la gazette de la convention. Cette synthèse des travaux réalisés par les membres les 13, 14 et 17 novembre 2020 a été rédigée par Missions Publiques.