Romain a 32 ans. Originaire de Vendée, il est jeune père de famille et installé depuis 1 an et demi à Orvault avec sa compagne. Cadre dans les travaux publics, il est actuellement en recherche d’emploi. Attentif à sa consommation et sa gestion des déchets, il plaide pour des solutions concrètes.
Comment vivez-vous cette crise ?
J’ai pris la décision d’arrêter mon travail 2 jours avant le premier confinement et mon fils venait juste de naître quelques semaines auparavant ! J’ai donc vécu ce temps comme une belle pause pour profiter de notre bébé car j’ai effectué mon préavis en télétravail alors que j’étais très pris au plan professionnel avant. Mon fils a maintenant 1 an et nous avons une famille éparpillée et qui fait très attention aux gestes barrières. Du coup, je m’inquiète du manque de lien social pour lui, même s’il va maintenant en crèche. Il ne reconnaît même pas encore ses grands-parents ! Côté travail, je touche le chômage et même si je n’ai pas pour l’instant de difficultés financières, c’est quand même difficile de retrouver quelque chose : je pense que la crise fait qu’il y a moins de postes.
Que pensez-vous du travail de la convention ?
J’ai un intérêt citoyen assez fort, j’exerce mon droit de vote systématiquement. Alors quand j’ai été sollicité pour participer à la convention citoyenne, je n’ai pas hésité. D’autant plus que j’avais du temps disponible. C’est très agréable de rencontrer des personnes variées avec des situations de vie différentes, qu’on n’aurait pas croisé autrement. Dans mon entourage, je ne connais aucune personne en difficulté. Cela permet de changer de point de vue, même si parfois, je me sens moins légitime parce que je suis relativement privilégié. Pour l’instant, je trouve que les débats restent encore très généraux sur des thèmes universels : il est difficile d’être contre plus de solidarité ou moins de déchets ! J’espère que ça va évoluer pour aller vers plus de propositions concrètes.
Y-a-t-il un thème qui vous tient plus à cœur ?
Sur la gestion des déchets et la consommation locale, je peux apporter mon expérience car nous faisons partie d’une AMAP et que nous faisons très attention à nos modes de consommation et à nos déplacements. En même temps, j’ai conscience que face aux enjeux de précarité et de pauvreté, ça peut paraître moins important. Il faut aussi faire attention à ne pas réinventer des choses existantes : les bonnes pratiques sont à renforcer et à mieux faire connaître. Peut-être que notre travail permettra de mieux diffuser ces initiatives existantes. J’espère aussi qu’il apportera des idées nouvelles !
Légende : Romain et son fils Sacha, né quelques semaines avant le premier confinement.