80 membres recrutés aléatoirement composent la convention citoyenne de Nantes. Nous avons déjà publié des portraits individuels de plusieurs d’entre eux. Mais qui sont-ils collectivement ? Quel âge, quelle situation sociale et comment ont-ils vécu la crise Covid-19 ? Voici le portrait collectif de citoyen.ne.s aux expériences variées, qui ont pour tâche d’éclairer les élus sur leurs aspirations pour la métropole post-covid.
Presque autant d’hommes que de femmes, une moitié de Nantais, l’autre moitié issue des 23 autres communes de la Métropole et de 3 communes extérieures, en emploi pour un peu plus de la moitié, un tiers de moins de 35 ans… voici en quelques chiffres un bref aperçu des 80 qui composent la convention citoyenne de Nantes, tous et toutes recrutés aléatoirement.
Une convention à l’image des habitant.e.s de la métropole
Les 80 de la convention se rapprochent de la démographie métropolitaine : en genre (50% de femmes dans la convention pour 53% en moyenne métropolitaine), en âge (34% de moins de 35 ans pour 33% en moyenne, 40% de plus de 50 ans pour 42% en moyenne) ou en composition familiale. 33% vivent seuls (32% en moyenne métropolitaine), 64% à 2 ou 3 personnes (67% sur la métropole) et 20% à 4 ou plus par ménage (22% sur la métropole). Les moyennes métropolitaines ont été mesurées via l‘enquête TMO menée en septembre 2020 (voir encadré ci-dessous).
Du point de vue social, ils et elles ont des profils très variés : 52% ont un emploi, 12% sont demandeurs d’emploi. 23% sont retraités, 4% au foyer et 2% étudiants. Ils sont 6% à être artisans, commerçants ou chefs d’entreprises, 22% de cadres et professions intellectuelles supérieures, 16% de professions intermédiaires, 16% d’employés, 5% d’ouvriers. 23% sont retraités et 12% sans activité professionnelle.
Au plan du logement, les membres sont un peu plus souvent propriétaires que les métropolitain.e.s (65% pour 52% en moyenne), mais aussi plus nombreux à être locataires en HLM (20% contre 17% en moyenne). A l’image des métropolitain.e.s, les 80 habitent à part égale en maison et en immeuble.
Des citoyen.ne.s aux vécus de crise variés
Sur le thème de la convention citoyenne – “Vécus de crise et aspirations pour demain” – qu’en est-il pour les 80 de la convention ? Là encore, on peut dire qu’ils ont des vécus très variés. Ils sont 38% à avoir trouvé le premier confinement plutôt pénible, 18% plutôt agréable et 44% ni pénible, ni agréable. 28% d’entre eux ont connu une période de chômage partiel, 27% vu leur situation financière s’agraver depuis la sortie du premier confinement et 21% considèrent que leur emploi est menacé par la crise sanitaire.
Engagés dans cette convention, ils se sentent aussi plutôt concernés par l’avenir : 60% se disent très préoccupés par le réchauffement climatique, 65% pensent que la crise sanitaire va accroître les inégalités sur Nantes Métropole. 38% disent également que la crise les incite davantage à s’engager dans des associations : c’est 2 fois plus que la moyenne des personnes enquêtées par TMO. Pas étonnant que chacun ait dit oui à cette aventure citoyenne et collective, même si c’est une première pour la plupart : 72% des membres n’ont jamais participé à une démarche de concertation jusqu’alors.
Comment les 80 ont-ils été choisis ?
En septembre 2020, un peu avant le lancement de la démarche de convention citoyenne, une grande enquête a été menée par l’institut TMO. 2300 personnes, choisies aléatoirement et représentatives de la population de Nantes Métropole ont été interviewées sur leur vécu de crise et leurs aspirations pour demain. Parmi ces personnes, environ 900 ont dit leur intérêt à s’engager dans une démarche de concertation sur le sujet. Après leur avoir présenté la manière dont la concertation allait se dérouler, une centaine ont accepté d’y participer effectivement. Les 80 ont été choisis parmi ces volontaires pour correspondre le mieux possible au profil socio-démographique des métropolitain.e.s, avoir une représentation des publics habituellement peu présents dans les processus participatifs et une personne a minima par commune. Par leurs positions sociales, leurs vies, parcours et leurs vécus de crise divers, les 80 incarnent donc une grande diversité de personnes : c’est toute la richesse d’une telle convention et ce qui fait leur légitimité. A condition que “chacun parle au “je” et non au “nous”, de sa situation et son expérience, les 80 pourront être représentatifs et constituer une mini-société qui s’exprime sur cette crise,” souligne la sociologue Elvire Bornand, l’une des 4 garant.e.s de la convention.
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