« Le monde est un temple dont les piliers se fissurent : à nous de les colmater en étant unis. »

Portrait

Joëlle a 67 ans et vit avec son mari à Couëron, auprès de ses 3 enfants et 4 petits-enfants. Ancienne secrétaire à l’Hôtel Dieu, déléguée syndicale durant de nombreuses années, elle est aujourd’hui une retraitée très investie dans la vie associative, notamment auprès des plus jeunes.

Comment vivez-vous cette crise ?
J’ai la chance que mes enfants habitent sur le même « rocher » que moi ! Du coup, pendant les confinements, je pouvais passer leur dire bonjour quand j’allais faire les courses. Je ne me suis jamais sentie coupée d’eux. En ayant travaillé à l’hôpital, je suis bien placée pour savoir qu’un virus ça circule. Je suis déjà formatée pour les gestes barrières et ça n’a pas été une contrainte ! Avec mon mari qui est a risques, on a fait attention, on est sérieux mais on est aussi sortis de notre coquille. Par contre, le couvre-feu à 18h, je n’ai pas compris ! Pour moi, on est vraiment infantilisé par ce gouvernement : laissons aux gens une responsabilité dans l’attitude à tenir.

Comment se passe cette convention ?
J’attendais beaucoup de ces échanges et je trouve ça plutôt bien. Plein de gens ont de bonnes idées, et je me rends compte que même si nos idées sont différentes, on se retrouve sur des aspirations communes. Parfois, je me dis quand même que certains retraités qui ont mon âge manquent un peu d’ouverture, regardons un peu au delà du bout de notre nez ! J’ai aussi été rassurée au fil des débats quant à la capacité d’être entendus par l’équipe d’animation : j’avais un peu peur au départ qu’on dirige un peu notre travail. Je me rends compte qu’on est réellement écoutés.

Y-a-t-il un sujet qui vous tient plus à cœur ?
On parle de beaucoup de sujets essentiels à la convention. J’aimerais surtout qu’on trouve des solutions pour les jeunes qui sont au ban de l’école. Tous les jeunes ont de grandes capacité à s’adapter et de grands espoirs, mais il faut mettre des moyens pour qu’ils soient accompagnés dans le bon sens. On ne fait pas assez pour ceux qui décrochent. Plus largement, je pense que le monde entier est à revoir, que ses bases s’écroulent. Je le vois comme un temple dont les piliers commencent à se fissurer. C’est à nous, le peuple, de les colmater. Et nous devons surtout rester unis, ne pas se monter les uns contre les autres, pour arriver à nous faire entendre. Tablons sur nos aspirations communes qui sont nombreuses.

Légende : Joëlle (2ème en partant de la gauche) est bénévole au centre social de Couëron. Avec sa fille Solene (tout à gauche), elles font de l’aide aux devoirs.