« Réfléchir à ce qui nous rend heureux, pour revenir à un mode de vie sobre »

Portrait

Jean-François a 48 ans et vit à Indre en famille recomposée. Ancien consultant dans l’industrie, il termine une reconversion dans le domaine médico-social. Participer à la convention prolonge sa mobilisation personnelle pour moins consommer.

Comment avez-vous vécu le premier confinement ?
Plutôt comme une belle pause pour profiter des uns et des autres en famille. Nous avons la chance d’avoir un jardin, le potager n’a jamais été aussi beau ! Ma compagne est enseignante, elle savait animer le temps disponible des enfants, ça a aussi compté. J’ai quand même dû interrompre mon stage de fin de formation en EHPAD : les familles n’étaient plus accueillies, il aurait été incompréhensible que j’y reste. Finalement, ce qui nous a le plus manqué, ce sont les relations sociales. Être privé de sorties culturelles commence aussi à nous peser.

Pourquoi avoir accepté de rejoindre la convention ?
C’est le prolongement d’un engagement personnel à consommer moins et réduire notre empreinte carbone. En 2015, j’ai commencé à me questionner sur mon métier de consultant dans l’industrie et amorcé un changement de vie. Je viens de terminer une formation pour devenir cadre dans le médico-social et œuvrer plus au lien social qu’à la production de carbone. J’ai envie de partager ces convictions, les confronter à d’autres points de vue et œuvrer à un changement plus large.

Y-a-t-il un thème qui vous tient plus à cœur ?
La sobriété de nos modes de vies est essentielle : il faut réfléchir à ce qui nous rend heureux pour revenir aux besoins essentiels. Si nous sommes 90% de la population à ne pas vouloir ressembler aux très riches, qui consomment et polluent le plus, on aura déjà fait un grand pas ! La question de l’emploi me passionne aussi et notamment comment le partager en vivant avec moins pour que chacun y ait accès et que personne ne vive sous le seuil de pauvreté. Il faut aussi progresser en terme d’éducation et d’accueil des migrants : ils seront plus nombreux avec la crise climatique.

Vous avez participé au groupe miroir. Quelles sont vos impressions ?
L’idée, c’était de faire un retour aux élus sur les préoccupations des citoyens, en mode évaluation. J’ai trouvé les élus plutôt à l’écoute, même si le temps d’échange était trop court. On a notamment parlé de la diffusion de l’information. Les pouvoirs publics ont pris beaucoup de mesures pendant le confinement. Mais est-on sûr que l’information soit bien parvenue à l’oreille des 600 000 habitants de la Métropole ?

Légende : Jean-François a vécu le premier confinement comme une « belle pause » qui lui a notamment permis de faire plus de piano.