« Je n’ai pas le droit de voter mais je veux donner mon avis »

Portrait

D’origine rwandaise, Arnould a habité au Kenya avant de rejoindre Nantes il y a 4 ans. Résidant du quartier de Zola, ce jeune homme de 32 ans travaille à Carquefou dans une entreprise maraîchère. Il rejoint la convention citoyenne de Nantes avec un vrai souci d’écoute des autres.

Comment vivez-vous cette crise ?
Pendant le premier confinement, j’ai continué à travailler car je suis dans le secteur alimentaire. Mais je trouvais ça très triste de traverser une ville vide, sans vie sociale. Et puis, je vivais avec ma sœur qui a une santé fragile : pour ne pas lui faire prendre de risques, j’ai dû déménager chez un ami qui m’a prêté son appartement. La crise a aussi eu du positif : on est plus propre, on a aussi vu que le système de santé était efficace malgré certains problèmes. La nature aussi a profité de la crise : la pollution a diminué avec la baisse de la circulation.

Pourquoi avoir accepté de participer à cette convention ?
Pendant le confinement, on se regardait surtout soi-même. La convention, c’est une opportunité de voir comment les autres ont vécu la crise et de faire partie de la solution. Nous, les jeunes, on a besoin de voir des gens pour avancer dans la vie. Alors, il faut trouver des solutions sans confiner : d’autres pays ont réussi à le faire. Et puis, Nantes, c’est ma ville. J’aimerais y rester pour longtemps. Je n’ai pas le droit de voter, mais je veux donner mon avis, apporter quelque chose au collectif.

Comment s’est passé la première session de la convention ?
J’ai trouvé ça intéressant, facile à comprendre même si on nous a transmis beaucoup d’informations. Échanger avec les autres membres m’a permis de voir ce qu’ils attendent : ça me permet d’évoluer dans mon point de vue, pour qu’on trouve un juste milieu. J’ai beaucoup aimé le moment où on a échangé avec les élu.e.s. C’est difficile de leur parler. : là, on avait accès à eux, en direct.

Y-a-t-il un sujet qui vous tient plus à cœur ?
Tout est important mais je trouve qu’il faudrait surtout trouver des solutions pour que la solidarité avance et que les inégalités reculent. Il y a des sans-abris, des migrants… ils ont besoin que l’on soit plus solidaires. Et puis, le sujet des transports m’intéresse beaucoup : je n’ai pas de solution mais j’aimerais bien qu’on enlève les voitures, au moins au centre-ville.