Christelle a 45 ans. Mère célibataire, elle vit avec 4 de ses 5 enfants sur le quartier Gare Sud à Nantes. Actuellement en reconversion professionnelle pour devenir conseillère en évolution professionnelle, elle s’inquiète beaucoup de la santé mentale en temps de crise.
Comment vivez-vous cette crise ?
Le premier confinement a été très dur moralement : je devais démarrer une formation le 25 mars et j’ai été coupée dans mon élan. Je me suis retrouvée enfermée, seule avec 4 enfants et un seul ordinateur pour faire travailler tout le monde ! Heureusement, les conseils départemental et régional ont rapidement prêté des ordinateurs pour mes deux ados. Avec les deux plus jeunes, j’ai découvert qu’il fallait aussi beaucoup de patience comme maîtresse ! Comme tout le monde était stressé, on a tous énormément mangé. Ça a été un gouffre financier car j’étais obligée de faire mes courses dans la supérette proche de chez moi qui est chère. Avant, j’avais une vie sociale riche et c’est le moral qui en a pris un coup. Du coup, je me suis inscrite sur des sites de rencontres. Ça a été une belle découverte : j’y ai créé de vraies amitiés et rencontré mon compagnon !
Pourquoi avoir rejoint cette convention et comment cela se passe ?
J’ai d’abord accepté cette proposition comme une opportunité de rencontrer des gens alors que je suis en reconversion professionnelle. Au début, j’étais un peu sceptique parce que c’était en ligne mais finalement, ça se passe très bien. A force d’échanger en petit comité, on crée des liens, on devient comme une petite famille ! J’apprends aussi énormément : chacun a une manière différente d’aborder les sujets et c’est très enrichissant. Moi qui ne m’intéressais pas spécialement à l’environnent avant, je commence à y être sensible : j’ai apprécié la diminution du bruit et l’air plus respirable du premier confinement. La convention est quelque chose de bien : il faudrait prévoir d’interroger régulièrement les citoyens pour savoir ce qu’ils pensent de l’évolution de la situation.
Y-a-t-il un sujet qui vous tient plus à cœur ?
La santé mentale car c’est le psychologique qui a touché le plus de monde dans cette crise. A force de contraintes et de ne pas pouvoir se projeter, c’est très stressant mentalement. Il faudrait vraiment proposer des aides psychologiques, créer des groupes de parole… Je pense aussi qu’il faut faire attention à bien construire en offrant dans tous les nouveaux immeubles des espaces d’échange entre habitants. J’ai la chance d’avoir habité un immeuble du quartier du Clos Toreau avec une salle au rez-de-chaussée où s’organisaient des ateliers intergénérationnels et où l’on cuisinait ensemble. Aujourd’hui, j’habite un immeuble social avec un jardin partagé : ça crée une très bonne ambiance entre locataires. C’est essentiel de créer des lieux qui favorisent les liens.
Légende : Christelle apprécie beaucoup le petit jardin collectif en bas de son immeuble. Elle aimerait que l’on construise de nombreux immeubles avec des lieux de convivialité de ce type.