« Plus d’équité et moins d’injustice dans l’accès aux droits »

Portrait

Élodie a 32 ans. D’origine guadeloupéenne, elle est arrivée il y a 4 ans dans la région nantaise et vit depuis 1 an à La Chapelle-sur-Erdre. Psychologue en libéral depuis septembre mais aussi juriste de formation, elle voudrait que chacun puisse bénéficier des mêmes droits.

Comment vivez-vous cette crise ?
Lors du premier confinement, je terminais mes études. J’ai quand même réussi à faire mon stage et tout s’est bien enchaîné avec un travail à la clé dès la rentrée ! Mais en même temps, mon compagnon, qui travaillait à l’aéroport de Nantes, a perdu son travail. Malgré un grand appartement avec un balcon, j’ai eu parfois l’impression d’étouffer, je culpabilisais aussi de sortir. Alors que j’adorais aller en boîte, que j’étais quelqu’un qui sortait beaucoup et qui avait beaucoup de projets, aujourd’hui, j’ai plus de mal à bouger. Comme si l’extérieur pouvait être un danger, avec plus de méfiance les uns envers les autres. La vie ce n’est pas uniquement le fait d’aller travailler : c’est beaucoup plus que cela !

Que pensez-vous de cette convention ?
D’abord, je suis très contente d’en faire partie. Ceux qui ont refusé cette proposition sont fous : c’est une telle opportunité de dire ce qu’on pense ! Ce qui me plaît beaucoup, c’est la bienveillance, l’empathie, l’absence de jugement qui nous met à l’aise pour parler. Même si, malheureusement, on ne se voit pas encore physiquement. Je suis un peu plus réservée sur les experts que j’ai entendus lors du speed-dating de la 2ème session. J’en ai vu certains qui semblaient là pour valoriser leur action et ça me dérange. Moi, je viens pour comprendre quels actes concrets sont mis en place et me faire ma propre opinion.

Y-a-t-il un thème qui vous tient plus à cœur ?
Les injustices et les inégalités me préoccupent beaucoup. Avec la crise, ça a été compliqué pour les femmes battues, les personnes qui avaient des difficulté pour s’alimenter, les étudiants qui se finançaient avec un petit boulot… Je voudrais que chacun connaisse plus ses droits et qu’il y ait plus d’équité pour bénéficier des dispositifs d’aide. Les transports en commun m’intéressent aussi : ils fonctionnent bien en centre-ville de Nantes, mais doivent progresser dans les communes périphériques, le soir par exemple. La situation des personnes âgées isolées pendant la crise m’a aussi beaucoup interpellée et affectée.

Légende : Élodie aime beaucoup le parc du Château de la Gascherie sur les bords d’Erdre, près de chez elle. Il était fermé pendant le 1er confinement.