Christel a 33 ans. Photographe et autrice, elle vit par choix en camion aménagé sur le territoire métropolitain et sillonne aussi les Pays de la Loire et la Bretagne. Elle s’est engagée à 100% dans cette aventure et accorde une grande valeur au résultat de ce travail collectif.
Comment vivez-vous cette crise ?
Sentant arriver le premier confinement, j’ai eu le temps de m’installer sur un terrain chez ma mère en Bretagne. Ça lui a fait de la compagnie et ça m’a facilité la période. Le plus difficile à vivre pour moi a finalement été le « 1 heure, 1 kilomètre ». Je fais beaucoup de photo en pleine nature : ça demande du temps et de pouvoir sortir de la ville : c’était très frustrant de ne pas pouvoir le faire. La crise favorise aussi le repli sur soi alors que je suis déjà d’un naturel très solitaire. Encouragée à rester dans mon cocon, j’ai aujourd’hui une certaine appréhension du retour à la normale.
Comment avez-vous vécu cette expérience de convention ?
Étant sur liste rouge, je suis arrivée à la convention de manière atypique : j’ai vu un message sur un institut de sondage local et j’ai candidaté. Comme j’ai un mode de vie atypique, j’avais envie d’apporter mon expérience. Au départ, j’appréhendais un peu la visio. Comme je suis timide, je n’ose pas toujours prendre la parole. Finalement, j’ai apprécié car je pouvais intervenir via le « chat » et d’autres réagissaient sur mes propos. Mes idées pouvaient donc arriver sur le devant de la scène. J’ai beaucoup aimé les temps avec les intervenants, très riches, et ceux en petit groupe, même s’ils sont toujours trop courts ! J’ai aussi apprécié de pouvoir livrer une vision plus personnelle via le comité d’expression.
Y-a-t-il un sujet qui vous tient plus à cœur ?
Pour moi, cette crise est liée au changement climatique et révèle qu’il faut aller beaucoup plus vite et changer en profondeur de modèle pour viser le « monde d’après ». J’ai particulièrement insisté sur la prise en compte de l’habitat atypique, qui est une des réponses possibles à la crise. Il est à la fois plus écologique et plus économe, mais entravé par les lois actuelles. La santé psychologique me tient aussi à cœur : le psy n’est pas remboursé pas la sécurité sociale alors qu’il y a un vrai besoin et de vrais manques depuis longtemps.
Vous êtes membre du comité de relecture : comment s’écrit un avis citoyen à 80 ?
C’était un exercice totalement nouveau ! Nous avons d’abord réagi, annoté et enrichi une première version de document proposée par l’équipe d’animation. Cela nous a permis de questionner les termes et expressions, de discuter de la tonalité globale de l’avis, d’ordonner différemment les parties… Cette phase était essentielle pour bien poser les bases du document que nous avons finalisé lors de la 4e session. Au final, je suis très heureuse du résultat auquel nous aboutissons. Ça va être un document important à travailler pour les élus : il porte une vraie vision, non dogmatique, qui s’appuie sur la pluralité de nos réalités.
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Légende : Christel apprécie beaucoup de se promener dans la nature et prendre ses détails en photo.