« Pour moi, le devenir du territoire agricole est le point névralgique »

Portrait

Aurélien a 31 ans et vis à Saint-Sébastien-sur-Loire. Graphiste de formation, mais vendeur de fruits et légumes bio par conviction, il propose une approche pragmatique pour avancer.

Comment avez-vous vécu le premier confinement ?
En décalage des autres ! Je passais en effet ma journée à livrer des paniers de légumes dans la ville désertée. C’était surréaliste parfois ! Comme je ne suis pas branché réseaux sociaux, je me suis retrouvé au début un peu coupé de ma famille et de mes amis. Mais on s’est donné vite donné des nouvelles par visio et au téléphone. Sinon, la crise n’a pas changé mes habitudes de consommation : je consommais déjà local, chez des petits producteurs, avec des produits ménagers faits maison… Seul petit inconvénient, je n’avais plus moyen de pratiquer mon sport fétiche : le roller-derby !

Pourquoi avoir accepté de rejoindre cette convention ?
Je répond rarement aux enquêtes téléphoniques, une chance que j’ai décroché ! J’ai tout de suite accepté d’être recontacté, j’étais vraiment emballé par cette idée de consultation citoyenne. Mon beau-frère a fait partie de la convention citoyenne Climat et on en avait beaucoup parlé ensemble. Plus on multipliera ces consultations, plus ça aura de chance de porter ses fruits.

Comment vivez-vous cette convention ?
La première session m’a laissé une impression mitigée : je ne voyais pas où on allait, le sujet semblait trop vaste et les participants hésitaient encore à prendre la parole. C’est beaucoup mieux depuis qu’on a rencontré des intervenants. J’ai alors compris que nos premiers échanges avaient permis de mieux les sélectionner. Je suis très impatient de voir ce que ça va donner !

Y-a-t-il un thème qui vous tient plus à cœur ?
Beaucoup de sujets méritent d’être écoutés. Mais pour moi, le point névralgique, c’est le devenir du territoire agricole. Beaucoup d’agriculteurs partent à la retraite, les terres sont très dégradées. S’occuper de ce sujet ruissellera sur plein d’autres aspects : la question de l’acheminement et des conditions de travail des livreurs, les modes de consommation, la santé, la biodiversité. J’ai aussi envie de porter un message : les solutions existent, il suffit de se tourner vers les bonnes personnes et de les expérimenter !